J’habite à proximité d’une école. Parfois, quand j’entends les cris provenant de la cour, je me poste à la fenêtre et j’observe quelques instants.
Il y a ces enfants qui, malgré le masque, se chamaillent, courent, crient, rient, jouent comme avant.
Il y a ces maîtresses qui papotent, les mains enfoncées dans leur manteau.
Il y a cette petite fille qui se poste à la grille et hurle qu’elle veut sa maman. Elle secoue la grille, se retourne pour vérifier qu’on la regarde, puis repart en soufflant avec les autres quand elle constate qu’elle crie sans attirer l’attention.
Il y a ces mamans qui passent par là, et qui profitent de la récréation pour chercher des yeux, faire signe, envoyer un bisou, serrer une main à travers la grille.
Il y a ces parents qui arrivent bien avant l’heure de sortie de leur enfant et qui attendent assis sur le banc.
Il y a ces bandes d’enfants qui s’agrippent aux grilles et interpellent les passants.
Un jour, tout redeviendra normal. En attendant, il y a les cours d’école. Ce monde dans le monde, plein de vie, qui donne l’illusion que rien ou presque ne nous sépare du monde d’avant.
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