Ils m’ont demandé si j’avais laissé ma mauvaise humeur à la maison. Ils l’ont dit en riant, bien installés à l’arrière de la voiture, en regardant leur papa, à l’origine de cette question et de ce coup d’état.
J’ai souri et on a pris la route. Après quelques minutes, tout le monde avait compris que j’avais emmené ma mauvaise humeur avec moi.
J’ai fini par arrêter d’ouvrir la bouche. Même moi je me fatiguais.
Et puis j’ai vu du bleu foncé à l’horizon. J’ai reconnu ces paysages qui m’enchantent à chaque fois et j’ai laissé ma mauvaise humeur dans la voiture.
On a posé le pied au sol, on a marché dans le sable puis dans l’eau. On a passé la journée face à la mer, à courir, à observer l’eau tomber d’une cascade, à trier et à jouer avec des cailloux, à pique-niquer sur nos manteaux, et c’était bien.
On est reparti parce qu’il ne fallait pas rater l’heure du couvre feu. Et parce qu’on était fatigué aussi. On a retiré les bottes, les pantalons et les manteaux mouillés, mais on a gardé nos sourires. Ma mauvaise humeur n’était plus dans la voiture. Elle s’était envolée avec le vent de la mer.
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