Il y a tout pile 1 an aujourd’hui, on était en plein premier confinement. Quasiment au chômage total, j’avais usé le rôle de la parfaite femme au foyer jusqu’à l’os. Reine des gâteaux, reine de l’école à la maison, reine du tri dans les jouets, reine des DiY et des réaménagements déco, reine des travaux qu’on faisait en se disant « tant qu’à faire »… reine de l’occupation à tout prix.
Il y a tout pile 1 an aujourd’hui, je commençais à m’emmerder sévère. Parce qu’être à la maison et m’occuper des enfants, ça n’a jamais été pour moi. Mon truc, c’était l’enchainement de projets pro, la vie qui défile à une vitesse folle, les rares dimanches à la maison où on se félicitait de ne jamais y être.
Il y a tout pile 1 an aujourd’hui, mon mec s’est inquiété de me voir dormir autant. Je lui ai répondu que j’étais fatiguée. Ne rien faire, c’est aussi épuisant que de courir tout le temps.
Il m’a demandé ce que j’avais envie de faire et que je n’avais jamais pris le temps de faire avant. J’ai répondu « un roman », mais j’ai tout de suite freiné l’excitation dans son regard en disant qu’il était hors de question que je perde mon temps à faire un truc qui n’aboutirait à rien. J’ai toujours eu un rapport compliqué au temps.
Il a passé plusieurs minutes à essayer de me convaincre, comme s’il tentait d’avoir une faveur alors que c’était à moi qu’il la faisait. Je me souviens, on était dans notre jardin, j’ai haussé les épaules et je suis allée prendre une douche. En sortant, j’ai attrapé un carnet et je me suis assise en tailleur sur le parquet pour écrire le plan de ce qui deviendrait mon premier roman. Quelques minutes plus tard, il prenait une photo de moi et me l’envoyait par sms avec ce texte : « c’est beau une femme qui réalise ses rêves ». Ce que j’ai pris pour une plaisanterie ne l’était pas. Il y avait cru bien avant moi.
Il y a tout pile 1 an aujourd’hui, je ne savais pas ce qui m’attendait ni ce que cette conversation déverrouillerait en moi. J’étais loin d’imaginer la place que l’écriture prendrait dans ma vie et le chemin que j’emprunterai jusqu’à aujourd’hui.
Il y a 1 an, je me mettais à écrire, et ça a tout changé.
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