Un résumé

Un résumé

Lundi, j’ai été interviewée.
Pour qui n’est pas encore le sujet (C’est le fameux truc fou dont j’ai parlé en story). Mais bientôt, bientôt.
La personne que j’ai eu au téléphone m’a fait parler de moi, de mon rapport à l’écriture, de mon 1er roman, et du 2e…
Je mets « … » parce que j’ai lutté. J’ai donné le prénom de l’héroïne, bafouillé les thèmes abordés, et j’ai fini par m’excuser d’être aussi peu préparée. Je sais de quoi je parle mais je ne sais pas l’expliquer. Un comble quand on sait le temps que j’y passe tous les jours.


J’ai donc fini par faire ce que j’aurai dû faire bien plus tôt : un résumé de mon roman.
Ça m’a fait douter quelques minutes. Je me suis dit : mais elle est où l’intrigue ? Elle est où l’accroche à mettre en 4e de couverture qui va donner envie aux lecteurs de découvrir cette histoire ? J’avais l’impression qu’il n’y en avait pas. Qu’il s’agissait juste d’un parcours de vie mais sans but. Je me suis mise à paniquer, à remettre en question toute l’écriture de cette histoire… La vérité, c’est que j’avais tellement le nez dedans que j’avais presque oublié l’idée du départ. Parce qu’une intrigue, il y en a une ! Elle est là depuis le premier mot posé sur mon ordinateur. Mais je l’avais oublié. Je n’avais plus ce recul nécessaire, cette vision d’ensemble du projet.

Il y a deux soirs, j’ai donc posé mon ordinateur et repris mon calepin. J’ai écrit à la main. Et en quelques minutes, le résumé était posé.
Je me suis fait une nouvelle fois la réflexion que j’aurai dû le faire avant. Que ça m’aurait probablement permis de ne pas tant m’éloigner de mon but.
Mais je vois aussi le côté positif des choses : certes, j’ai écrit beaucoup de scènes inutiles, mais ça me permettra de ne garder que le meilleur. Certes, je tâtonne encore un peu parfois, mais j’apprends.

Enfin, comme à l’époque où trouver le titre de mon 1er roman m’avait aidé à donner un peu plus de profondeur au récit, trouver le résumé de ce 2e roman (et valider son titre !) va m’aider à orienter mon récit.

Déjà 5 mois que je travaille sur cette histoire. Et je n’ai jamais été aussi près du but.

Le 20 avril 2020

Le 20 avril 2020

Il y a tout pile 1 an aujourd’hui, on était en plein premier confinement. Quasiment au chômage total, j’avais usé le rôle de la parfaite femme au foyer jusqu’à l’os. Reine des gâteaux, reine de l’école à la maison, reine du tri dans les jouets, reine des DiY et des réaménagements déco, reine des travaux qu’on faisait en se disant « tant qu’à faire »… reine de l’occupation à tout prix.

Il y a tout pile 1 an aujourd’hui, je commençais à m’emmerder sévère. Parce qu’être à la maison et m’occuper des enfants, ça n’a jamais été pour moi. Mon truc, c’était l’enchainement de projets pro, la vie qui défile à une vitesse folle, les rares dimanches à la maison où on se félicitait de ne jamais y être.

Il y a tout pile 1 an aujourd’hui, mon mec s’est inquiété de me voir dormir autant. Je lui ai répondu que j’étais fatiguée. Ne rien faire, c’est aussi épuisant que de courir tout le temps.
Il m’a demandé ce que j’avais envie de faire et que je n’avais jamais pris le temps de faire avant. J’ai répondu « un roman », mais j’ai tout de suite freiné l’excitation dans son regard en disant qu’il était hors de question que je perde mon temps à faire un truc qui n’aboutirait à rien. J’ai toujours eu un rapport compliqué au temps.
Il a passé plusieurs minutes à essayer de me convaincre, comme s’il tentait d’avoir une faveur alors que c’était à moi qu’il la faisait. Je me souviens, on était dans notre jardin, j’ai haussé les épaules et je suis allée prendre une douche. En sortant, j’ai attrapé un carnet et je me suis assise en tailleur sur le parquet pour écrire le plan de ce qui deviendrait mon premier roman. Quelques minutes plus tard, il prenait une photo de moi et me l’envoyait par sms avec ce texte : « c’est beau une femme qui réalise ses rêves ». Ce que j’ai pris pour une plaisanterie ne l’était pas. Il y avait cru bien avant moi.

Il y a tout pile 1 an aujourd’hui, je ne savais pas ce qui m’attendait ni ce que cette conversation déverrouillerait en moi. J’étais loin d’imaginer la place que l’écriture prendrait dans ma vie et le chemin que j’emprunterai jusqu’à aujourd’hui.

Il y a 1 an, je me mettais à écrire, et ça a tout changé.

Tu aurais dû être chanteuse

Tu aurais dû être chanteuse

Ma mère m’a sorti ça lors d’un karaoké. J’avais 20 ans et c’était la première fois qu’elle m’entendait chanter. J’étais flattée, mais j’ai ri. Si je l’ai rêvé à une époque de ma vie d’enfant, j’avais ni la carrure ni le talent pour être chanteuse. J’aimais ça, ça s’arrêterait là. Mais j’ai pris le compliment et le regard qui allait avec. La fierté dans le regard d’une mère, ça a le don de réchauffer, même après plusieurs années.


J’ai toujours chanté. C’est juste qu’elle ne m’entendait pas. J’osais pas, j’étais une gamine un peu timide. Les années m’ont soignée. Désormais je n’ai plus peur de faire entendre ma voix.

En soirée, je suis cette copine qui crie plus qu’elle ne chante. A la maison, c’est différent, je chante vraiment. Bien plus depuis que j’ai des enfants. Bébés, ma voix apaisaient leurs pleurs. Aujourd’hui, ils sont mon meilleur public.
J’ai pris l’habitude de leur chanter une chanson, entre l’histoire et le dodo. C’est pas systématique. On n’a pas toujours le temps et je n’ai pas toujours l’envie. Quand ils réclament, je leur dis souvent « demain ». J’oublie parfois le plaisir que l’on prend tous les trois.


Les soirs où les planètes sont alignées, je me poste dans le couloir entre leurs deux chambres et je me lance en fermant les yeux. Il faut bien ça pour se concentrer à garder le rythme et à ne pas rire. Ils sont impatients, ils chantent les paroles toujours trop vite.


Zazie, Francis Cabrel, Renan Luce, Barbara Pravi… je les ai toutes adaptées pour qu’elles durent moins de 2 minutes. Mais malgré ça, ils en redemandent à chaque fois. Je leur offre parfois un petit rappel et j’ai le droit à des acclamations. C’est assez étonnant ce qu’un enfant peut produire comme émotions chez un parent.
Je repense souvent à la réflexion de ma mère. T’aurais dû être chanteuse. J’en conclue que l’on peut être ce qu’on veut et qu’on peut l’être n’importe quand. La preuve, je suis chanteuse. Je le suis pour eux.

Amazon et les montagnes russes

Amazon et les montagnes russes

J’aurai dû vivre une journée spéciale ce jeudi 1er avril. Une journée de mise en avant par Amazon, appelée Offre éclair Kindle, très souvent synonyme de ventes record. Mais au lieu d’être spéciale, cette journée a été désolante. Amazon a « oublié » de me mettre en avant.

Dans une tentative de rattraper le coup, le service client m’a mis en avant le vendredi 2 avril dans la matinée. Sans la réduction qui aurait dû faire exploser les ventes, mais une mise en avant tout de même.
Les ventes ont été boostées, j’étais heureuse d’apparaitre dans le top 5 de la catégorie Littérature française dans la soirée. Je suis allée me coucher sur cette victoire, en me disant que ce n’était pas tout à fait ce que j’avais imaginé, mais que ce n’était pas si mal finalement pour un loupé.

Habituellement, les ventes s’épuisent le lendemain d’une mise en avant et on retombe vite du classement. Je ne m’attendais donc pas à être à la 2e place le matin de ce samedi 3 avril. Et encore moins à être si bien entourée.

Je rafraichis la page régulièrement, comme pour me pincer la peau. Et non, ça ne s’amenuise pas. Il y a toujours des ventes et je ne quitte pas le podium malgré les heures qui passent.
Je ne sais pas combien de temps ça va durer. Peut-être pas longtemps. Mais en attendant, je profite de cette joie que m’offrent Amazon et les nouveaux lecteurs qui me lisent en ce moment.
Ces trois jours ressemblent à une virée en montagnes russes. C’était un peu violent. Et maintenant c’est hallucinant.

La chance du débutant

La chance du débutant

Quand on tente quelque chose pour la 1ère fois, on le fait, c’est tout. Et parce qu’on ne met rien d’autre dans cet essai que notre bonne volonté, souvent, on y arrive.
On appelle ça la chance du débutant.
Cette chance, elle nous quitte quand on réessaye. On se concentre pour faire aussi bien que la 1ère fois, pour briller à nouveau devant ceux qui nous ont vu. Et généralement on échoue. On fait moins bien que la 1ère fois.

Cette idée de chance du débutant, elle ne me quitte pas depuis que j’ai posé le premier mot du roman 2. Et plus je reçois de félicitations pour le roman 1, plus cette idée s’ancre en moi. La raison, c’est la pression que l’on se met quand on réessaye. On oublie l’expérience de la 1ere fois, on oublie ce qu’on a appris… et on se laisse submerger par la pression. Dernièrement, elle a gaché mes sessions d’écriture. Rien de ce que j’écrivais n’était assez bien. Tout n’était que doutes et remises en question. Ajoutés à cela, des blocages sur mon intrigue qui ne trouvaient pas de résolutions… et j’avais de sérieux doutes sur ma capacité à aller au bout d’un 2e roman !

Ce qui m’a aidé à passer au delà de cette pression et à faire en sorte qu’elle ne me tétanise plus (attention, c’est le retour de la métaphore) c’est de ne plus viser le sommet de la montagne, mais un nouveau palier. Y aller par étape. Ainsi, quand j’attaque une session d’écriture, j’arrête de penser au roman à finir, je pense juste au chapitre sur lequel je travaille. Et je travaille en y mettant tout ce que j’aime, tout ce que je sais faire, tout ce que j’ai appris, sans oublier de me faire confiance. Point barre. La pression est toujours un peu là, mais elle ne m’empêche plus d’avancer.

Je terminerai sur ces mots de Bernard Weber (auteur connu pour sa trilogie des Fourmis)
« On dit que pour réussir il faut trois choses: le talent, le travail et la chance. Mais que deux suffisent. Talent + travail, on n’a pas besoin de chance. Talent + chance, on n’a pas besoin de travail. Travail + chance, on a pas besoin de talent. Vu qu’on ne peut pas agir sur la chance, mieux vaut donc le talent et le travail »

C’est le moment de se retrousser les manches, non ?

Ma routine d’écriture

Ma routine d’écriture

Quand j’écris, j’ai 2 phases.
-La phase d’euphorie où mon histoire m’obsède. Je me fais alors l’effet d’une droguée qui a besoin de sa dose, qui y pense tout le temps et dont le manque serre le coeur (oui, à ce point).
-La phase de doutes et de lassitude, où j’ai envie de tout lâcher.

Pour Reprendre son souffle, j’ai eu 2 phases de doutes et de lassitude mais elles n’ont pas duré. J’ai surtout vécu une aventure d’euphorie permanente. Je planais complètement !
Avec mon 2e roman, j’enchaine les phases d’euphories et les phases de doutes et de lassitude. Une petite foulée, un point de côté, une nouvelle foulée, un nouveau point de côté. J’aurais pu être tentée d’abandonner mais vous savez que je n’abandonne jamais, alors je me suis accroché.

Et c’est là que la routine d’écriture entre en jeu.
Une routine, c’est l’une des clés pour tenir, ne pas tout jeter à la poubelle. Et aller au bout !

Voici la mienne :

*1/ je m’organise.
Le matin, je bosse pour mon activité dans l’événementiel.
L’après-midi, parfois je bosse encore, parfois je m’occupe des réseaux sociaux, j’écris les futurs posts, je discute avec des auteurs, je réponds aux messages. Mais j’essaye toujours d’écrire sur mon roman. Au moins 1h, histoire de me mettre dans le bain.
Le soir, après une série Netflix, je m’installe et je me mets à écrire sérieusement. Je pars généralement pour une session de 3 à 4h. Même routine les soirs de week-end.
Quand j’écris, j’écris. Pas de téléphone à proximité, pas de télé allumée, pas de boite mail ouverte. C’est au cours des pauses que je m’accorde pour aller me faire un thé ou me chercher un carré de chocolat que je profite d’une distraction. Quelques minutes et je repars dans ma session.

*2/ je fais en sorte que mon histoire ne quitte jamais mon esprit.
Je me tiens à cette routine, même quand je suis en phase de doutes et de lassitude. Mes sessions sont plus courtes mais au moins j’écris.
Et quand je n’ai pas le temps en journée ou en soirée, je profite de quelques minutes de dispo pour ouvrir mon document et je me relis. Ainsi, mon esprit est toujours dans mon histoire.
Et je me donne toutes les chances d’aller au bout.