Il y a deux team dans la vie. La team des lèves tôt et la team des lèves tard.
Ce n’est pas un sujet qui porte à débat, c’est juste un fait, une question d’habitude ou de métabolisme. Il se trouve que je suis de la 2e team. Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours eu du mal à me lever le matin et des difficultés à aller me coucher le soir. Un plaisir à vivre la nuit plutôt que le jour.
Sauf que la vie étant ce qu’elle est, on ne suit pas toujours ses envies ni son métabolisme, alors depuis toujours je me fais violence pour me lever le matin. Pour l’école, le lycée, la fac, les stages, le boulot, le bébé qui pleure, le petit déjeuner des enfants. Ça a toujours été une telle violence que ça m’a souvent rendu malade. Les levers aux aurores pour se rendre à Disneyland Paris, c’était un haut le cœur assuré.
Et puis, il y a quelques mois, confinement. Une autre façon de vivre s’organise. On prend le temps de se reposer, de lire, de s’occuper. Et j’apprécie les levers tardifs répétés. Je les apprécie tellement que j’y prends goût. Je commence le télétravail à 10h au lieu de 9h, je me couche après minuit sans pointe au coeur.
Et puis je me mets à écrire Reprendre son souffle. Je commence doucement en écrivant juste les après-midi, pendant la sieste de mes enfants. J’y prends goût, et je me rends compte que le soir j’écris mieux, plus vite. J’ai parfois du mal à aller me coucher, faisant quelques nuits blanches, frôlant régulièrement les 4h du matin. Et même si le matin il faut toujours se lever, pour le télétravail et pour l’école à la maison, je vis l’aventure intensément.
Les jours passent, les semaines aussi. Je suis heureuse mais épuisée. Je ne m’écoute pas, jusqu’à ce que mon corps me lâche. Un soir, je suis prise d’une fièvre et d’un mal de tête violents. Alors, avec mon mari, on commence à s’organiser différemment. Je travaille en décalé la journée, j’écris le soir et je ne me lève plus le matin. Il gère les enfants jusqu’à les emmener à l’école, je me lève à 8h30, très rarement avant. Ce qui a commencé comme du temporaire devient un état de fait. C’est à ça que ressemble ma vie désormais.
C’est une chance, évidemment. Une chance inouïe d’avoir un si bel alignement des planètes : un boulot qui me permet d’adapter mes horaires, un mari qui comprend ma passion pour avoir vécu la sienne intensément pendant nos premières années de vie commune, des enfants qui ne me font pas payer les absences du matin. C’est une chance inouïe de suivre ses envies, son métabolisme.
Je peux dire aujourd’hui, parce que l’écriture est entrée dans ma vie, que je vis ma meilleure vie. Cette vie que j’avais souhaitée, sans pouvoir l’imaginer. Cette vie où les réveils ne sont plus une torture. Cette vie où je peux être pleinement de la team lève tard et en profiter.
Très fière de vous présenter le Book Trailer (appelé aussi Bande Annonce) de mon premier roman « Reprendre son souffle » Disponible sur www.marienomis.com, Amazon, Fnac et Google.
Réalisation maison (vidéos et musique libres de droits). Vous aimez ?
J’ai un problème. Une obsession. Presque une phobie. Le temps. Loin d’être mon ami, il est au contraire l’ennemi contre lequel je me bats silencieusement tous les jours. Pourquoi ? Parce que j’ai peur de le gâcher. Je peux pleurer dans les bouchons. Faire une crise de tachycardie si je me trompe de route. Frôler l’hystérie si je n’arrive pas à remettre la main sur quelque chose chez moi. Aller me coucher pleine de frustration si j’ai l’impression de n’avoir rien fait de la journée. Ne jamais me remettre d’un film comme « Interstellar » et du fait que le héros passe à côté de sa vie sur terre. Ne pas supporter la fin d’un livre où les héros ont perdu toute leur vie à s’attendre, au point de la réécrire…
J’ai eu du mal à me lancer dans l’écriture de Reprendre son souffle. J’avais cette peur de perdre mon temps. D’y consacrer des heures pour rien. Et puis mon mari m’a convaincue. En mettant en avant que je pourrai y prendre du plaisir. Et parce que je sais que le plaisir n’est jamais une perte de temps, je me suis lancée. Aujourd’hui, je sais qu’en dehors du plaisir, c’est surtout d’avoir un but qui me permet d’écrire. Et de me dire « là oui, tu ne gâches pas ton temps ». Je suis loin d’être guérie de cette histoire. Peut-être ne le serais-je jamais. Mais ça a un avantage tout de même : une vie bien remplie et des projets plein la tête.
Je n’ai pas de bureau pour écrire. Il n’y en a pas chez moi et de toute façon, je n’en ai pas besoin. Parce que j’écris partout.
Quand il fait beau (ce qui a été majoritairement le cas cet été), je m’installe sur un transat ou sur la petite table de mon jardin. Quand il fait gris ou nuit, je prends place dans mon canapé, dans mon lit, à la table de la salle à manger ou debout sur le plan de travail de ma cuisine. Il m’arrive parfois d’écrire en dehors de chez moi, dans un parc, sur la plage, dans la voiture…
Vous l’aurez compris, l’endroit importe peu. Je n’ai besoin que de deux choses : un support pour écrire (carnet, téléphone, ordinateur) et de la musique dans mes oreilles. Le reste n’est qu’accessoire !
Et vous ? Où écrivez-vous ? Avez-vous besoin d’un bureau pour écrire ?
A une semaine du lancement de Reprendre son souffle, vous êtes plusieurs à le lire en ce moment (oh joie et stress !) Alors c’est le moment de vous parler de l’ambiance musicale de ce roman.
Reprendre son souffle a été écrit en musique. Comme dans ma vie de tous les jours, la musique s’est révélée être mon moteur pour avancer dans l’écriture. Pour m’inspirer d’abord. Pour me créer une bulle ensuite. L’un des deux personnages principaux de ce roman est un musicien dans un groupe de jazz. J’ai fait beaucoup de recherches pour coller à ce style musical. Et à force de recherches, de visionnages, de lectures, à force d’écoutes, je suis tombée amoureuse de Melody Gardot. De son parcours, de sa force, de sa voix. Ce sont donc ses chansons que j’ai fini par écouter en boucle à chaque fois que je me mettais à écrire cette histoire. Il y a deux de ses chansons qui m’ont particulièrement inspirée lorsque j’écrivais et peaufinais les deux derniers chapitres. Un peu comme une musique que vous entendriez à la fin d’un film, je vous propose d’écouter l’une de ces deux chansons à partir du chapitre 23 : Melody Gardot – Deep within the corner (Live in Europe) Melody Gardot – If ever I recall your face (Currency of man)