J’ai un problème. Une obsession. Presque une phobie.
Le temps.
Loin d’être mon ami, il est au contraire l’ennemi contre lequel je me bats silencieusement tous les jours.
Pourquoi ? Parce que j’ai peur de le gâcher. Je peux pleurer dans les bouchons. Faire une crise de tachycardie si je me trompe de route. Frôler l’hystérie si je n’arrive pas à remettre la main sur quelque chose chez moi. Aller me coucher pleine de frustration si j’ai l’impression de n’avoir rien fait de la journée. Ne jamais me remettre d’un film comme « Interstellar » et du fait que le héros passe à côté de sa vie sur terre. Ne pas supporter la fin d’un livre où les héros ont perdu toute leur vie à s’attendre, au point de la réécrire…
J’ai eu du mal à me lancer dans l’écriture de Reprendre son souffle. J’avais cette peur de perdre mon temps. D’y consacrer des heures pour rien.
Et puis mon mari m’a convaincue. En mettant en avant que je pourrai y prendre du plaisir. Et parce que je sais que le plaisir n’est jamais une perte de temps, je me suis lancée.
Aujourd’hui, je sais qu’en dehors du plaisir, c’est surtout d’avoir un but qui me permet d’écrire. Et de me dire « là oui, tu ne gâches pas ton temps ».
Je suis loin d’être guérie de cette histoire. Peut-être ne le serais-je jamais. Mais ça a un avantage tout de même : une vie bien remplie et des projets plein la tête.
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