Il y a quelques années, j’étais sur mon canapé, un verre à la main, et face à moi se tenait une amie. Nous n’étions pas seules, mais notre discussion était si enflammée qu’on s’est complètement coupées du monde. Il était question du droit (pour elle) de la pertinence (pour moi) de se balader dans la rue avec une jupe courte.
Cette discussion a marqué le début de mon intérêt pour le féminisme. Aujourd’hui, quand j’en parle avec elle, elle s’en veut de m’avoir secouée comme elle l’a fait (là où je ne la remercierai jamais assez de l’avoir fait).
Car de son point de vue d’aujourd’hui, on peut convaincre sans être obligé de secouer son interlocuteur.
C’est là qu’entre en jeu ce livre.
Mamie Luger, c’est une vieille dame qui est mise en garde à vue après avoir tiré au fusil sur son voisin. Lors de son interrogatoire, elle va se mettre à raconter sa vie. Et sa vie, comme l’écrit Le Nouveau Magazine Littéraire en 4e de couverture c’est « l’histoire d’une femme émancipée, anticonformiste et féministe indignée par la domination masculine ».
Ce livre ressemble à une comédie, il n’y a pas de temps morts, les dialogues sont percutants, c’est drôle. C’est émouvant aussi. Ça claque comme les coups de la vieille dame qu’elle aura porté toute sa vie. Ça se lit si vite, si facilement, que ça semble léger. Alors que c’est loin de l’être.
Lorsque l’on referme ce livre, on prend conscience qu’on peut être secoué autrement qu’en ayant une discussion houleuse. On peut l’être avec une histoire comme celle de Mamie Luger.
L’avez-vous lu ? L’avez-vous aimé ?
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