Ce roman de Lola Lafon n’est pas léger. N’est pas feel good. N’est pas divertissant.
Ce roman est puissant, perturbant, percutant. Et c’est pour toutes ces raisons qu’il faut le lire.
Les premières pages donnent le ton. On suivra l’histoire de Cléo, une adolescente qui veut devenir danseuse professionnelle. Très peu de dialogues. Un enchainement de faits et de pensées. On tourne les pages avec lenteur, pour appréhender les rêves de cette adolescente, son milieu modeste, sa détermination.
Et puis il y a le tournant du roman. Le moment où elle commet l’erreur de faire confiance, d’être aveuglée par son rêve, de ne pas voir, de ne pas comprendre qu’elle tombe dans un piège, qu’elle est abusée et qu’elle entraine d’autres filles dans sa chute. L’erreur tant reprochée de ne pas avoir su dire non.
On tourne vite les pages pour savoir ce qu’il s’est passé ensuite. Mais on ne suit plus Cléo, on suit ceux qui l’ont côtoyée. A travers les années et à travers leurs histoires, on apprend, par bribes, sa difficile reconstruction, les conséquences sur sa vie, ses relations, son rapport au corps et à son propre pardon. On comprend que la vie continue, mais que plus jamais elle ne sera la même.
J’ai refermé le livre en pleurs. Sur cette dernière page, sur ce dernier passage, cette dernière phrase, bouleversantes.
Ce roman est tout sauf léger. Ce roman chamboule. Et c’est pour cette raison que je vous conseille de le lire.
Comme d’habitude, je vous déconseille de lire la 4e de couverture (surtout celle-ci, qui pour moi en dit trop)(mais si vous y tenez vraiment, faites défiler les photos).
Lisez plutôt les premières pages (voir photos).
Citation : « Elle n’avait pas su attendre : elle avait emprunté le premier détour. Cathy avait entrebâillé l’avenir et Cléo s’était précipitée, un pied dans la porte, le nez au vent, prête à sauter toutes les cases du jeu »
L’avez-vous lu ? Avez-vous aimé ?
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