J’ai un fils. Il a 6 ans et il perd tout. Son écharpe, ses gants, ses pochettes de cartes Pokémon, ses masques. Il perd aussi régulièrement le contenu de sa trousse.
Quand je lui demande comment c’est arrivé, il hausse les épaules et répond simplement « bah je sais pas moi ». Contente-toi de ça.
Hier après-midi (dimanche) j’ai insisté dans mon interrogatoire. Vous comprenez, il a perdu son taille crayon et je me retrouve au-dessus de la poubelle, un couteau à la main, à tailler comme je peux les quinze crayons qui composent sa trousse.
« On me l’a peut être volé ». Remettre la faute sur les autres, tactique classique d’un enfant.
Dans sa trousse, il y a aussi un tube de colle. Mais ce n’est pas le sien. « C’est celui de la maîtresse » me dit-il innocemment. Et le tien ? « Bah je sais pas moi ». Il ne sait pas. J’imagine bien la tête de sa maîtresse à qui il doit asséner le même argument. Et le désarroi de cette même maitresse face aux nombreux élèves à lui faire le même tour tous les ans. L’école, c’est le triangle des Bermudes c’est bien connu.
Mon fils a donc 6 ans et il perd tout, en particulier le contenu de sa trousse. Et figurez-vous que ça m’émeut plus que ça ne m’agace. Parce que je me souviens qu’à une époque, son père perdait lui aussi le contenu de sa trousse. Et que sans cette manie, lui et moi n’aurions probablement jamais entamé la conversation dans cette salle de classe. Et que nous n’aurions pas un enfant qui possède la même manie.
De là à dire que la boucle est bouclée, il n’y a qu’un pas. Ou un crayon.
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