Il y a 4 ans jour pour jour, débarquait un petit être dans une joyeuse pagaille.
J’étais embêtée pour plusieurs raisons.
La première, anecdotique, concernait la finale de Koh Lanta qui se déroulait le soir même et que j’espérais ne pas devoir regarder en Replay.
La deuxième, c’est que j’étais à l’hôpital depuis 3 jours pour des loupées. Contractions rapprochées en pleine nuit, je bipe le papa qui travaille à 200km de là, je fais venir la marraine du 1er pour le garder. Pour finalement être renvoyée chez nous au petit matin, le temps, je cite « de me détendre », et revenir le soir même. Je n’avais pas encore le droit aux sushis alors on est allés se détendre au McDo. On a organisé la garde du 1er et on a passé une 2e nuit à l’hôpital. Embêtée et crevée.
La troisième, c’est que nous n’étions toujours pas fixés sur le prénom. Parce que j’aime les surprises, on a gardé la surprise du sexe. Résultat, il fallait choisir 2 prénoms. Et on n’était toujours pas fixés quand j’ai commencé à pousser.
La quatrième, c’est que le papa était physiquement à mes côtés, mais toujours là où je l’avais contraint de partir pour me rejoindre. Un gros dossier. Si gros que son téléphone était vissé à son oreille. Si gros que je me revois encore, les jambes écartées, prête à pousser, et les yeux affolés de la sage femme qui me dit « ben il est où le papa ? ». Il était dans le couloir. Au téléphone.
Bébé et moi on a dû sentir que c’était pas le moment de trainer, parce qu’en deux poussées, c’était terminé.
Et puis le temps s’est arrêté. La pagaille a disparu pour laisser place à l’émerveillement. Un petit être qui respire, qui tente d’ouvrir les yeux. Un petit être qu’on découvre, qu’on regarde sous toutes les coutures. Ah tiens, c’est une fille. Le prénom est prononcé dans un souffle. Il n’y avait plus de doute tout à coup.
Aujourd’hui, comme tous les ans, je me souviens de cette pagaille.
Mais comme pour confirmer qu’après la tempête vient le calme, je me revois aussi ce soir là, dans ma chambre d’hôpital, des sushis sur mes genoux, ma fille à ma droite dormant paisiblement, le papa à ma gauche dormant lourdement, et face à moi, une télé allumée sur mon programme préféré.
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