Une histoire de lever.

23 Nov 2020 | Histoire d'un livre, Vie d'auteur | 0 commentaires

Il y a deux team dans la vie. La team des lèves tôt et la team des lèves tard. 

Ce n’est pas un sujet qui porte à débat, c’est juste un fait, une question d’habitude ou de métabolisme. 
Il se trouve que je suis de la 2e team. 
Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours eu du mal à me lever le matin et des difficultés à aller me coucher le soir. 
Un plaisir à vivre la nuit plutôt que le jour. 

Sauf que la vie étant ce qu’elle est, on ne suit pas toujours ses envies ni son métabolisme, alors depuis toujours je me fais violence pour me lever le matin. Pour l’école, le lycée, la fac, les stages, le boulot, le bébé qui pleure, le petit déjeuner des enfants. Ça a toujours été une telle violence que ça m’a souvent rendu malade. Les levers aux aurores pour se rendre à Disneyland Paris, c’était un haut le cœur assuré. 

Et puis, il y a quelques mois, confinement. Une autre façon de vivre s’organise. On prend le temps de se reposer, de lire, de s’occuper. Et j’apprécie les levers tardifs répétés. Je les apprécie tellement que j’y prends goût. Je commence le télétravail à 10h au lieu de 9h, je me couche après minuit sans pointe au coeur.

Et puis je me mets à écrire Reprendre son souffle. Je commence doucement en écrivant juste les après-midi, pendant la sieste de mes enfants. J’y prends goût, et je me rends compte que le soir j’écris mieux, plus vite. J’ai parfois du mal à aller me coucher, faisant quelques nuits blanches, frôlant régulièrement les 4h du matin. Et même si le matin il faut toujours se lever, pour le télétravail et pour l’école à la maison, je vis l’aventure intensément. 

Les jours passent, les semaines aussi. Je suis heureuse mais épuisée. Je ne m’écoute pas, jusqu’à ce que mon corps me lâche. Un soir, je suis prise d’une fièvre et d’un mal de tête violents. Alors, avec mon mari, on commence à s’organiser différemment. Je travaille en décalé la journée, j’écris le soir et je ne me lève plus le matin. Il gère les enfants jusqu’à les emmener à l’école, je me lève à 8h30, très rarement avant. Ce qui a commencé comme du temporaire devient un état de fait. C’est à ça que ressemble ma vie désormais. 

C’est une chance, évidemment. Une chance inouïe d’avoir un si bel alignement des planètes : un boulot qui me permet d’adapter mes horaires, un mari qui comprend ma passion pour avoir vécu la sienne intensément pendant nos premières années de vie commune, des enfants qui ne me font pas payer les absences du matin. C’est une chance inouïe de suivre ses envies, son métabolisme. 

Je peux dire aujourd’hui, parce que l’écriture est entrée dans ma vie, que je vis ma meilleure vie. Cette vie que j’avais souhaitée, sans pouvoir l’imaginer. Cette vie où les réveils ne sont plus une torture. Cette vie où je peux être pleinement de la team lève tard et en profiter. 

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Marie Nomis - Actualités

Marie Nomis, 34 ans – Lille

Bienvenue sur l’espace actualités ! Ici, je vous parle de mon premier roman, des étapes de la création jusqu’à son envol en tant que livre. Mais aussi de mon processus d’écriture, de mes doutes, de mes difficultés.

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